
ÉDITION 2025
|
Bruno TASSÉ L'œil du béluga Je suis un béluga. On dit de moi que je suis curieux et naïf tout à la fois. J'ai vu un jour un mur fait de perches plantées dans le fond de l’eau à intervalle régulier. Je sais que ce sont des humains qui les ont mises là à marée basse pour m’attraper. Les pêcheurs appellent ces perches des fascines. C’est un piège. J’ai suivi le mur de perches sans fin pour m’apercevoir que je tournais en rond. Le mur était partout. La pêche au béluga est maintenant interdite. Je suis un humain. On dit de moi que je suis curieux et naïf tout à la fois. Je vois souvent des perches plantées à intervalle régulier avec de la publicité accrochée dessus. Je sais que ce sont des humains comme moi qui les ont mises là pour m’attraper. C’est un piège. Ces humains savent que les publicités fascinent. J’ai suivi le mur de publicités sans fin sans m’apercevoir que je tournais en rond. Le mur est partout. La pêche à l’humain est encore permise. |
|
Michel LECLERC Œuvre témoignage Prix du juryCette installation met en évidence les changements récents que j’ai observés dans le piedmont Hilairemontais. Il y a seulement deux ans, les sous-bois étaient recouverts de tapis de trille et d'ail des bois au printemps. Aujourd'hui, ces espèces végétales protégées sont devenues rares, conséquence de la présence accrue de cerfs dans la montagne. Un Équilibre en Mouvement. La surpopulation de cerfs dans la montagne a des impacts notables sur la végétation locale. En quête de nourriture, ils explorent également les quartiers urbains, modifiant ainsi la dynamique des écosystèmes. Cette oeuvre invite à considérer les interactions entre les espèces et leur environnement, encourageant une réflexion sur l'équilibre naturel. Bon appétit les cerfs! |
|
Marie-Eve G. RABBATH Ce que l'on amène avec nous...Cette installation sculpturale incarne l'idée que, peu importe où nous allons, nous portons toujours avec nous des traces de notre culture d'origine. Elle met en lumière comment les réfugiés et les migrants enrichissent les communautés d'accueil avec leur diversité culturelle et leurs expériences uniques. Chaque valise est un témoignage de l'âme d'une culture, apportant sa couleur spécifique à un nouveau pays, tout en contribuant à la mosaïque culturelle mondiale. L'oeuvre invite à la réflexion sur l'importance de l'intégration culturelle et de l'enrichissement mutuel. Elle rappelle que, bien que nous soyons souvent contraints de quitter notre terre natale, nous continuons d'apporter avec nous notre patrimoine et nos histoires, qui enrichissent et colorent les terres d'accueil avec notre diversité unique. |
|
Réka Szabo Fragments illuminés (Sunlite Fragments)Dans mon installation, je vise à connecter la beauté de Mont-Saint-Hilaire avec des éléments de ma propre culture, en mettant l’accent sur la sensibilisation à l’environnement comme une priorité universelle. Réserve de biosphère de l’UNESCO, le Mont-Saint-Hilaire abrite des écosystèmes rares et des forêts anciennes, qui m’ont inspiré à créer une installation incarnant la durabilité. Inspirée par les symboles du soleil dans l’art populaire traditionnel de Transylvanie — que l’on retrouve dans l’architecture, la broderie et bien plus encore — je cherche à faire dialoguer patrimoine et modernité. Dans l’art populaire, les symboles les plus durables sont ceux inspirés par la nature : ses cycles, ses équilibres et son rôle fondamental en tant que source de toute vie. Les motifs traditionnels visent souvent la symétrie, se renforçant et se complétant pour symboliser l’harmonie, la croissance et l’épanouissement — chaque culture exprimant ces thèmes à sa manière. Mon installation défie cette notion en transformant la symétrie et l’harmonie proportionnelle en illusions. Dès que l’on bouge, la structure semble s’effondrer en fragments distincts et dispersés, faisant écho à la manière dont l’activité humaine a perturbé l’équilibre naturel par une consommation excessive et le changement climatique. L’installation tente également d’offrir une expérience métaphysique. Alors que les visiteurs marchent parmi les modules suspendus, ils peuvent avoir l’impression d’entrer dans le temps lui-même. Les frontières entre l’espace et le temps se brouillent, créant un portail symbolique où l’histoire, le mouvement et la perception s’entrelacent — invitant chacun à réfléchir à la nature dans le continuum du temps qui se déploie. |
|
Émilie B.CÔTÉ L'herbier de cire; études végétalesCueillir à la main la mousse végétale, une fleur ou une herbe sauvage : ce geste humble, presque ancestral, marque le début d’un dialogue. Chaque spécimen, ramassé avec soin, porte l’empreinte de son environnement : une saison, une lumière, un sol. Le végétal devient alors bien plus qu’un élément décoratif; il est mémoire, matière et présence. Ces végétaux rencontrent la cire d’abeille, jaune ou blanche, substance organique aux propriétés uniques, produite avec minutie par les abeilles ouvrières. Naturellement antiseptique, hydrophobe et souple à la chaleur, la cire protège, scelle et transforme. Elle permet de conserver la fragilité d’une feuille, la transparence d’un pétale, tout en les métamorphosant en matière sculpturale. Scientifiquement, cette pratique s’inscrit dans une tradition ancienne — celle de la conservation des spécimens botaniques ou des encaustiques antiques. Mais ici, elle prend une dimension poétique et contemporaine : chaque oeuvre devient un fragment de paysage intérieur, une cartographie du vivant. Le travail de l’artiste naît de cette alliance entre la main, la matière et le temps. Une cueillette devient un acte de reconnaissance. L’enduction de cire devient un rituel. Le végétal se transforme en témoin du monde : fragile, précieux, vivant encore. |
|
Guillaume TARDIF Flux et ramifications Cette œuvre invite les visiteurs et visiteuses à circuler sous un réseau suspendu de sphères tissées en branches de saule, évoquant des neurones et des constellations. Reliés entre eux par de fines liaisons, ces volumes, pourtant immobiles, semblent dotés d’une vie propre. Entre élévation et enracinement, l’installation évoque la circulation invisible de l’énergie et les liens qui nous relient au monde. |
|
Yolande WEEKS Nid nomade : cocotteÀ l'intersection de la pinède et de l'érablière, un nid géant enlace sept arbres, créant un sanctuaire tissé de branches tombées et de vignes cueillies. Dans cet espace chaleureux tapissé de feuilles mortes, de cocottes, et d'aiguilles de pin reposent des oeufs d'argile, façonnés à partir de la terre du territoire. Tous sont invités à s'asseoir dans cette demeure éphémère, où la frontière entre art et nature s'estompe. Cette installation naît de tout ce que la nature offre, créant un lieu de pause et de contemplation de notre lien au territoire. Les oeufs d'argile, témoins délicats de la fragilité de la vie, émergent de l'expérience personnelle de l'artiste face à la perte. Ils nous rappellent que dans la vulnérabilité réside la force, et que dans la la sécurité de nos nids, nous rassemblons le courage de prendre notre envol. Nous vous invitons à entrer et à faire l'expérience de ce sanctuaire vivant. |
|
Pierre SÉGUIN et Sonia MONDOR Nouvelle terreAlors que tout semblait en déroute, c’est dans le plus grand étonnement que jaillit des entrailles de la terre ce qu’on attendait depuis une éternité. Les témoins muets, émus, sidérés assistent àl’éclosion. Un nouveau monde émerge plus gros, plus beau que l’on pouvait s’imaginer. |
|
Médéric BOUDREAULT et Cédérick CHARLAND Genel Telluric Company Prix coup de cœur du publicGeneral Telluric Company est une entreprise pionnière dans l’extraction et le stockage de l’énergie tellurique universelle — un flux énergétique naturel généré par les failles géologiques, l’art et les rêves. En combinant capteurs quantiques à rayonnement ludique et savoirs anciens, l’entreprise exploite ce champ énergétique inédit. Le site MSH‑3, situé au mont Saint-Hilaire, repose sur un noeud énergético-artistique unique, formé il y a plus de 10 000 ans, à l’époque de la mer de Champlain. Les fouilles artistiques et les dérives poétiques ont révélé des traces d’exploitations ancestrales au pied de l’île Saint- Hilaire, là où se trouve aujourd’hui le verger. Nos relevés préliminaires indiquent un potentiel énergétique brut exceptionnel, estimé à plus de 3 TWh / an en phase d’exploitation. En octobre 2025, deux artistes-chercheurs de General Telluric Company mèneront des expérimentations sur le site MSH‑3 à l’aide de technologies propriétaires brevetées, notamment nos accumulateurs métaplamiques (brevet UT‑MTP‑205). Les avancées de General Telluric Company suscitent l’intérêt de partenaires industriels cotés en bourse, et ses technologies seront intégrées aux missions habitées vers l’astéroïde B‑612, prévues à partir de 2028. General Telluric Company ouvre aujourd’hui son capital artistique à des investisseurs idéalistes et rêveurs. Ensemble, faisons de la Terre elle-même notre prochaine source d’énergie inépuisable. |
|
Stefano BOSI DEVOTI TOUJOURS LÀ – Always been here Avec ce travail, je voudrais mettre en évidence ce continuum afin de faire un pas supplémentaire dans le présent, déclamant une fois de plus la sacralité de la nature. J’utilise fréquemment la calligraphie pour composer des oeuvres éphémères, ici la calligraphie « Hollywood » veut contaminer la solennité du contexte avec une référence visuelle à la culture de masse contemporaine |
|
© Crédits photos édition 2025 : Véronique Moisan * © Crédits photos édition 2025 : André Boisvert |