ÉDITION 2010 |
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Kim VERGILwww.kimcreations.net Les arbres qui rêvent des chaisesPrenez votre place dans la conversation. Rêve, un processus (de guérison) OU de résolution des problèmes pendant notre sommeil. Si nous nous souvenons ou pas, nous rêvons toute la nuit. Chaises, des structures qui supportent, des arbres transformés, des personnages, (quand rassemblés) des invitations à des conversations. Conversations, partage d’opinions, d’idées et de perspectives en dialoguant. Trouvez votre place avec la Nature. |
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Sally Lee SHEEKS Abondance d'abandonsUn vent chaud traverse le grand verger et remue les feuilles, puis les branches lourdes de fruits. L'air danse autour des pommes qui tombent avec un doux plouc sur l'herbe, qui se plie sous leur poids. Tout est tranquille, mais tout est en mouvement, du fruit qui croît à celui qui pourrit, du temps qui avance aux souvenirs qui se perdent, de l'enfant qui grimpe au ver qui creuse. Abondance d'abandons est une ode à la générosité de la saison des récoltes et une interprétation du mouvement naturel de ce verger ancien, avec un vent d'énergie nouvelle. Une collaboration en danse et en sculpture pour deux artistes qui basent leur pratique sur les rythmes de la nature, l'œuvre est une exploration du territoire où les deux formes d'expression se rejoignent : la forme exprimant le mouvement et le mouvement intégrant la forme. Un trait continu, tissé de branches et de cordes trouvées, traverse l'espace entre les pommiers et sous leurs branches, suivant les courbes des arbres et du terrain. La ligne s'élargit et s'affine, touche au sol puis aux cimes. S'y mêlent des danseurs, suivant le trait ou le contredisant, les pas et le regard attentifs aux contrastes, célébrant ce verger dans tous ses recoins et dans toutes ses histoires. |
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Catherine BAAS DésirUne œuvre sur le champ, dans un verger, au milieu des pommiers, est une belle invitation à écouter la nature. Cette réalisation in situ pourrait faire référence à la création dans tous les sens du terme en renvoyant aussi à « Créations-sur-le-Champ ». J’imagine une métaphore de l’amour, du désir intense qui nous pousse hors de nos limites, comme un prolongement de soi : deux pommiers s’attirent, se rejoignent, se mêlent. Ce couple d’arbres a tous les sens en émoi, leurs parties externes, visibles, deviennent turgescentes, une puissance vitale les habite. Le désir les exalte. Leurs branches et leurs racines ne font plus qu’un. |
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Roxane CHAMBERLAND et Marie-Jo CÔTÉ Splendeur du videUn corps suspendu dans le temps, balancé entre la vie et la mort. Fier et droit, franc et impudique, il s'élance de plain-pied avec le vide frissonnant de peur en son épicentre. |
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Bruno TASSÉ Rhizome géométriqueMécano-bio, tinker-toy organique, la molécule gourmande se prête admirablement bien grâce à la mécanique pomme-joint-universelle, à l'expression de la géométrie divine. Ici, l'un des cinq solides de Platon, la pyramide tétraédrique. Quatre plans, quatre sommets, six arêtes et douze angles en tout pour nous retenir dans la réalité. Le polyèdre à base triangulaire est une représentation du volume primordial bien antérieur à l'octaèdre tronqué pharaonique. Matériaux : pommes, gourmands de pommier. |
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Alan GREENBERG La Ligne Rouge de Pin Durant l’une de mes marches régulières dans les bois de la Pennsylvanie j'attends avec impatience de voir un arbre particulier qui est tombé il y a plusieurs années. Je suis constamment impressionné par la relation parallèle de cet arbre tombé par terre et comment cela contraste avec la forêt environnante. Comme en témoigne cet arbre qui se détériore lentement; il évoque une conscience du passage du temps. Cet arbre tombé était à l’origine debout droit et vrai. Quand j'ai visité ce beau verger de Mont-Saint-Hilaire cet été, j'ai été frappé par le rythme et la nature verticale forte des pins rouges dans la forêt. J'étais aussi profondément conscient du rôle du chemin de terre battue dans la séparation de la forêt de pins de la forêt à feuilles caduques sur le côté opposé de la route. Dans « La Ligne Rouge de Pin », j'ai créé une ligne de troncs d'arbre qui traverse le chemin établissant ainsi un rapport visuel entre les deux forêts. Cette connexion en parallèle, contraste avec la forte verticalité des pins permanents et attire l'œil du visiteur jusqu'à la forme suspendue, créant une nouvelle expérience de l'arbre tombé. |
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Marc DULUDEwww.marcdulude.com Au cœur des étoilesLa pomme est un symbole qui prend plusieurs formes. Le symbolisme de ce fruit lui vient de ce qu’il contient en son milieu, formé par les alvéoles qui renferment les pépins ainsi qu’une étoile à cinq branches. L’englobement du pentagramme, symbole de l’homme-esprit, fut illustré par Léonard de Vinci représentant un homme au centre d’une étoile à laquelle les membres en sont les pointes. L’installation Au cœur des étoiles est créée à partir de pommes attachées à des branches d’arbres. Chacune de ces pommes a son cœur peint, révélant ainsi l’étoile qui s’y loge. Inséré discrètement dans la forêt, l’amas de pommes donne l’impression d’une constellation se nichant à travers les branches. Pendant un moment, le randonneur peut se retrouver au cœur d’un lieu où contemplation et magie cohabitent. L’artiste tient à remercier le soutien du Conseil des arts du Canada, le Conseil des Arts et des Lettres du Québec ainsi que la contribution à ce projet de l’artiste Martial Despré. |
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Daniel AUCLAIR ArBleu L'installation est composée principalement de trois éléments. Premièrement l'étang, qui est naturellement recouvert de lentilles vertes pâles; deuxièmement, des sphères rouges de verre soufflé récupéré; finalement, de pommiers désuets du Pavillon de la pomme, assemblés et peints en bleu « Blue Key ». Ce Bleu est celui utilisé au cinéma pour effacer ou remplacer un élément physique par un autre généré par ordinateur. Cette œuvre a été créée dans l'optique de modifier les captations photographiques ou vidéographiques. Pour Daniel Auclair, cette intervention symbolise notre gestion des ressources naturelles. |
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Alastair HESELTINE Tournez autour Cela fait trente ans que j’ai complété mes études de Vannerie dans La Haute Marne, en France et je suis honoré d'être invité à renouer avec mon métier initial. Dans cette perspective, c'est déjà une forme de retour, un retour non seulement comme artisan, mais aussi comme artiste. Dans ce métier, c'est un mariage entre la technique et la matière. Comme le panier tourne autour sur commande, maintenant dans l'art, c’est à moi de m'adapter à l'environnement et de me rendre flexible aux conditions et aux matières de Mont-Saint-Hilaire. Pourrais-je tourner ces branches autour les unes sur les autres dans la voie que mon imagination suggère ? Ou bien, est-ce que l'image de ce que je veux faire, qui existe dans ma tête, doit être retournée sur elle-même ? Nous ne le saurons pas avant que le processus ne soit en cours… il y a toujours des surprises ! Alors, j'espère que cette création vous inspirera et reflétera un point de vue différent. |
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Emmanuelle VIEIRA Paysage en pointillé À la croisée de deux allées, en bordure d'une forêt, se tient un grand verger aux arbres expressifs, aux troncs vivants et aux branches habitées. Au loin, le mont Saint-Hilaire s'impose, majestueux et langoureux, puissant de ses 130 millions d'années d'existence. Mont et pommiers se regardent et se protègent. Un troisième paysage en pointillé vient se fondre dans cet ensemble, telle une étrange composition de notes rouges. De loin, les pointillés forment des lignes qui fuient dans des directions bien précises et cadrent le paysage. De près, ils ressemblent plutôt à de larges bandes expressives qui habillent l'arbre pour en faire ressortir les formes, la géométrie et les innombrables secrets. La couleur réunit : elle tisse un lien entre l'homme et la nature. Sur ce site extraordinaire où le spectacle de la nature fait son numéro, chaque note rouge est un rythme, un pas vers l'ailleurs, la promesse d'un voyage dans un monde imaginaire. Les pointillés modulent l'espace et créent une culture, un lieu à vivre qui se mêle en touches successives au paysage existant. L'œuvre se nourrit du site, elle se soumet à son échelle et à sa logique longitudinale. Elle met l'accent sur l'étendue, l'alignement des arbres, la forme torturée des branches et la douceur des courbes du mont en arrière. À la première neige, quand le sol et l'espace prendront une autre dimension, le rouge révèlera la vérité des âmes et le mystère de la vie. |
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Collaboration spéciale |
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Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire Voir et vivre l’art – 15e anniversaireL’installation réalisée ici vise à souligner les 15 ans d’activités du Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire. La symbolique des quinze stations renvoie à l’évolution, à la progression et aux accomplissements de l’institution depuis sa création en 1995. La disposition des « cadres » et des « socles », est une sorte de clin d’œil aux lois de la perspective et dirige le regard vers l’avenir. Chacune des stations présente une « œuvre » tridimensionnelle dont le nombre d’éléments correspond à sa position dans l’enfilade (de 1 à 15). Parmi celles-ci, remarquons que trois des quinze stations revêtent une signification particulière liée à la mission du musée. À la première station, nous retrouvons le motif de la spirale, symbole du mouvement permanent de la vie et de l’infini, souvent présent dans l’œuvre de Jordi Bonet ; la troisième station fait référence au célèbre tableau d’Ozias Leduc Les trois pommes (1887) et la quinzième, rappelle les quinze cosignataires du manifeste Refus global écrit par Paul-Émile Borduas en 1948 dans sa maison du 621, chemin des Patriotes Nord, à Mont-Saint-Hilaire.www.mbamsh.qc.ca |
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© Crédits photos édtion 2010 : Gilles Arbourgillesarbour.wordpress.com *© Crédits photos : Kim Vergil **© Crédits photos : Sally Lee Sheeks ***© Crédits photos : Marc Dulude ****© Crédit photo : Catherine Baas |
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